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Effluves d’un temps éphémère

Posté le mars 13, 2024 à 3:28 pm par / No Comments

L’empreinte du petit colibri

L’être humain est ainsi fait, il laisse des traces de son passage. Seul la manière change. Avec des us et des coutumes propres à chaque tribu, chaque religion, chaque courant de pensée. Si la plupart se contentent de procréer et de s’en satisfaire, parfois même d’en être heureux (si, si j’en ai rencontré), une petite minorité choisit d’autres chemins tout aussi intuitifs. Sauf que, dans son cas il ne s’agit pas de refaire le coup de l’horloge biologique. Car chacun connaît notre propension à se noyer dans la masse en brandissant des arguments fallacieux comme l’horloge.

Je le reconnais, les autres chemins foutent la trouille parce qu’ils nécessitent un type d’abnégation bien différent, empreint d’une forme d’instabilité plutôt mal vue dans nos sociétés. Sans parler de l’humilité nécessaire pour éviter l’attitude victimaire de l’artiste maudit ou incompris. Le monde accepte mal les différences dès lors qu’il ne peut plus s’y reconnaître, s’y retrouver.

Je te parle ! Toi, l’oublié, le « moqué » qui cherche à (s’) exister, à (s’) imprimer le temps qui passe de son empreinte sous le regard condescendant pour ne pas dire méprisant des honnêtes citoyens qui te lorgnent comme un chien qui pisse de-ci, de-là pour tenter de marquer un nouveau territoire. Après, si d’aventure (en aventure), tu deviens célèbre, l’honnête citoyen devient soit jaloux parce que lui « pouvait » et « n’a pas eu le choix » soit lécheur de bottes, soit indifférent (faussement).

Parfois, cependant, est-ce la chance ? Est-ce le talent ? Les traces d’un artiste frappent les esprits un peu plus curieux. Ceux qui n’ont pas la routine de l’intello feignant, bien établi dans un confort ordinaire pour le moins contradictoire et avec les différences, et avec le nouveau. C’est alors que le musicien, le peintre, le danseur, le chanteur… prend sa part d’importance dans le jeu de société en se hissant pour un temps, deux temps, trois temps (va savoir, c’est selon la chance, les circonstances et le carnet d’adresses).

Moi, peut-être significatif aux yeux des siens, je regarde parfois, j’observe souvent. À l’affût pour m’arrêter sur une piste qui m’invite plus que d’autres à la promenade.

Ce fut le cas avec Min Jung-Yeon.

En la découvrant, impossible de ne pas me souvenir d’une de mes expositions que j’avais intitulé « Tâches de vivre ». La déjà belle et grande œuvre de Min Jung-Yeon m’y a fait penser d’emblée. Il arrive que, une impérieuse nécessité nous dicte le besoin d’exister au travers de nos songes. Comme des traces indélébiles qu’il va falloir laisser, abandonner à d’autres regards.

Je ne saurais que trop vous inviter à feuilleter « Effluves d’un temps éphémère ». Catalogue d’une exposition présentée au Suquet des artistes à Cannes en 2023. pour s’imprégner des traces que Min Jung-Yeon laissera dans le marbre de ses essentiels. (👀visiter la Galerie Maria Lund)

Va petit colibri, le sens de la vie n’est pas perdu pour tous…

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