D’un autre côté, je n’ai pas trop le melon
Avec 200 livres édités par jour dont 40 auto-publiés (la pénurie ne touche qu’une partie du monde !), le lecteur, même assidu, doit consacrer un temps certain, voir un certain temps pour procéder à un choix. Ce qui, vous en conviendrez, n’est pas chose aisée mais reste quand même plus facile à réaliser qu’un repas complet au cœur du Soudan. Le propos étant ailleurs, foin des débordements, revenons au sujet.
Le choix, là est la question, car même en ayant par avance des goûts et des couleurs prédéfinis qui ne se discutent pas, rien ne semble évident dans le choix des mots. Facile me dit Cécile que je ne connais pas encore.
Pour cela, différentes méthodes plus ou moins adaptées à la personnalité du lecteur.
- Le conseil du libraire,
- l’avis d’un critique qui pense un peu comme vous,
- la prescription d’un(e) ami(e),
- l’indispensable lecture pour rester « in »,
- la curiosité pour les nouveaux auteurs ou pour un(e) inconnu(e),
- le choix au pif,
- le retour aux classiques,
- un petit coup chez les étrangers pas tout à fait pareil…
L’énumération n’est pas exhaustive. En bref, toutes les raisons pour décrypter quelques lignes sont multiples, variées, légitimes, cumulables.
Je vais mettre sur le devant de la scène mes « invariables ». J’entends par là ceux que je relis et relie entre deux ou trois découvertes au pif (mon mode de fonctionnement habituel).
« L’Œuvre au Noir »
« Fort comme la mort »
« Les Nourritures terrestres »
« Le petit Arpent du bon Dieu »
« La peau »
« Au-dessous du volcan »
et bien d’autres encore. J’ajoute hors catégorie Tardi dont l’Adèle Blanc-Sec me fascine depuis des années et pour qui (pourquoi ?) j’ai une tendresse particulière. Textes comme dessins m’appellent de manière régulière, quasi religieuse. Et chaque fois, je retrouve un plaisir un brin enfantin, propice à la rêverie avec en filigrane du désespoir. « Putain de guerre » vient se joindre à mon amour inconditionnel pour Adèle. L’album très bien documenté, riche d’informations sur l’époque 14-18 pour mieux comprendre que nous sommes trop idiots pour tirer des leçons de choses. Voilà pour le désespoir.
Au moins quand je relis Yourcenar, Maupassant, Gide, Caldwell, Malaparte, Lowry ou Tardi, je suis toujours satisfait ; ce qui n’est, hélas, pas toujours le cas quand je me relis… encore et encore. Sans cesse sur le métier « qui » disait, ben j’voudrais bien t’y voir !