Explication véhiculée
L’exception est-elle mère de beauté ?
Un sujet parmi d’autres : la bagnole, la caisse, la chignole, la guimbarde, le tas de boue, la tire, le tacot… L’outil par excellence. Un truc en théorie pour se déplacer. Un truc qui pue, pollue, fait pouët pouët, tue, détruit la planète, cumule à lui seul une multitude de défauts et d’inconvénients qui suffiraient pour l’exclure des conversations ou tout du moins d’en parler qu’en cas de nécessité et encore en prenant garde, en ne s’en gaussant point, en mimant la gêne un poil politique.
Pas du tout ! Loin s’en faut !
L’objet destructeur, bien au contraire est porté aux nues par certains, admiré par d’autres, utilisé pour la plupart avec plaisir, jalousé sur les parkings… Bref un signifiant important parmi nos possessions alors que, en y regardant d’un peu plus près, y’a pas de quoi en faire un fromage.
Mais, autre bizarrerie, là plus qu’ailleurs notre perversité nous a poussé à la distinction. Là plus qu’ailleurs, pour noyer le poisson, il a fallu avoir la plus belle, la plus grosse, la plus chère. Le genre masculin ayant, mazette, poussé la chose à son paroxysme. Si bien que, de décennie en décennie, à force de démesure, d’assiduité à planquer de terre à terre réalités, ce qui avait tout pour déplaire fut sublimé, érigé au rang de passion.
Et vogue le foutoir qu’induisent les mensonges de l’autruche !
Et que vive le toujours plus !
À telle enseigne que les stylistes ont transformé d’usuelles caisses à savon en lignes harmonieuses, objets de désirs et de jubilations.
Alors ? Vous les trouvez belles ces incroyables bombinettes ?
Je dois avouer, honteux et confus : j’y porte un intérêt esthétique, parfois je prends du plaisir à laisser traîner mes yeux. Hypocrite va !