Une pomme sur la table
Fontainebleau
Pour moi, Fontainebleau évoquait le dessert au fromage blanc dont raffole mon père. Pour ceux qui l’ignorent voilà de quoi il s’agit.
Vous prenez 50 % de fromage frais égoutté au moins 24 heures et 50 % de crème fouettée. En dessert ou salé, agrémenté ou non, le fontainebleau se déguste de mars à septembre.
Voilà, c’est dit, et si vous pouviez voir, toute la religiosité que papa met à savourer le met, vous seriez tenté illico !
Pour moi, Fontainebleau évoquait le site d’escalade. Les rochers qui poussent çà et là dans un joyeux désordre forestier. Ils furent une école de vie pour un de mes plus chers amis ; tout en faisant naître en lui une vocation, depuis jamais démentie, pour la varappe.
Pour moi, Fontainebleau évoquait un château de style renaissance à deux pas du centre-ville. Le pape Pie VII y fut captif m’a-t-on dit. Il y a toujours une petite histoire (la grande m’ennuie, tant elle se répète) dont on se souvient.
C’était ma perception de cette ville jusqu’au jour où une amie m’invita à me plonger dans un recueil (puis deux) de poésie. Je m’en suis félicité (Hihi) 😉.
Depuis Fontainebleau, c’est d’abord et avant tout la ville d’une poétesse : Laurence Chaudouët qui a ajouté une corde à mon imaginaire, à mes introspections vibratoires (mouais).
Si je suis capable d’écrire des textes poétiques, je ne me sens pas très doué pour la poésie. L’art de donner aux mots leur liberté, sans pour autant m’être étranger, ne me vient pas « d’emblée » et donc, j’admire ceux qui peuvent.
Merci donc à Laurence Chaudouët qui sait faire d’une résonance, l’absolue nécessité d’un voyage au-delà des frontières de nos tristes limites.
J’ai relevé quelques mots, assez épicés pour les garder au chaud et puis les ressortir pour qu’ils résonnent toujours-encore…
« La forêt nous recouvre
Et nous passons somnambules
Sous la voûte souveraine
Avec nos flambeaux crevés
Nous avançons en aveugles
Sous la voûte souveraine
Avec comme seules paroles
le tremblement des cimes »
Extrait du recueil Espérance du retour, éditions Littérales, prix « Patrice Fath » 2019.
« La libération du cœur
C’est juste
Comme si je pelais une pomme posée sur la table
Et qu’il en venait une lumière »
Extrait du recueil LA GRÂCE ou L’OUBLI, Éditions Les Presses Littéraires, Collection Florilège, prix « Yolaine et Stephen Blanchard » 2020.
EMBARQUEMENT IMMÉDIAT !
hiiiii !