L’effort de la sensation extraordinaire
Han Hummm Miam Miam !
Je me demande souvent ce qui motive le plus, un féru de montagne.
Est-ce le plaisir de gravir un sommet pour ressentir, au prix d’un effort intense, un sentiment victorieux ? Est-ce la promesse d’un point de vue, la découverte d’un panorama à nul autre pareil ? Ou les deux à la fois ? Renseignements pris, les réponses sont explicites. Elles dépendent du tempérament de chacun. Un compétiteur privilégie la conquête et vous cause du temps qu’il lui a fallu, des difficultés qu’il a rencontrées, en occultant la découverte proprement dite. C’est le conquérant de l’inutile comme il a été dit. Il ne dédaigne pas la vantardise en glissant çà et là, l’étendue de son savoir, de ses compétences, de ses performances passées et à venir.
Le poète, lui, ne pense qu’à respirer l’élément, se contente du souffle des courants ascendants avec un sourire béat de bon aloi. Il se fout du temps imparti pour la course, oublie volontiers un pull chaud au profit d’un tire- bouchon et de la bouteille qui l’accompagne.
En fait, le montagnard heureux est un condensé des deux attitudes. Simple constatation qui n’engage que moi, puisque les remarques qu’il m’ait été donné de recueillir, ne peuvent être à elles seules une donnée statistique fiable.
Ceci m’amène à poser une autre question : y a-t-il une différence, une fois en haut, entre y aller avec ses papattes ou se faire déposer, ou mener, qui par un hélicoptère, qui par un téléphérique, qui par un petit train, qui par… etcetera ?
Pour cette dernière question, j’ai la réponse. Oui, et y’a pas photo. L’explication est scientifique ; mais pour simplifier, faites le test. Comparez et changez votre équipement pour éviter les ampoules.
Un couple au nom basque imprononçable, avec qui nous avons sympathisé autour de chipirons décédés mais savoureux, nous a proposé de découvrir La Rhune.
« Ҫa marche pour nous ! »
Si vous ignorez le train à crémaillère, si vous évitez la saison touristique, vous pourrez apprécier une très belle balade de quelques heures. Commandez un peu de soleil et un souffle d’air frais pour que le clou du spectacle soit un souvenir qui compte. À condition d’oublier l’émetteur de télévision.
Là-haut, c’est beau. On respire mieux, on voit l’océan. Une randonnée facile qui vous mènera à ce sommet emblématique du Pays Basque français. Un panorama grand format… la forêt landaise, les Pyrénées, la vallée de la Bidossa. Avant de redescendre, vous prendrez l’ombre auprès d’un obélisque érigé parce que, ici, même l’impératrice Eugénie fit une apparition à dos de mulet ! En tout cas, ça ne l’a pas rendu plus souriante.
Au retour, après la douche, si d’aventure il vous reste un peu de pognon, un crochet à L’auberge basque (Saint-Pée-sur-Nivelle) s’impose aux gastronomes.
Profitez, sans trop vous attardez sur l’addition (GLURB !!!).