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L’isola de Costanza

Posté le septembre 18, 2022 at 9:40 am par / No Comments

Le problème avec la culture de masse, c’est qu’elle est massive. On se noie assez facilement dedans et, à la longue, on se laisse aller à une facilité bien confortable pour finalement, oublier que nos capacités sont multiples et variées. Le cinéma et l’audiovisuel en général sont les bons exemples (indépendamment des troubles et nuisances que ces disciplines peuvent provoquer).

Bien sûr, je n’irais pas jusqu’à condamner sans discernement le made in U.S.A. et tous les blockbusters « incontournables » pour qui se veut « moderne » mais je constate, qu’à la longue, y’a comme un aspect itératif, comme un côté prévisible qui insulte nos intelligences. Le super-héros vitaminé en collant qui a fait ses études à l’école du muscle, qui a oublié les bonnes manières, qui n’a même pas besoin de vocabulaire pour exprimer sa pensée (et pour cause) ; ça finit par lasser parfois.

Notre besoin d’exigence n’y trouve pas son miel. Le rudimentaire a des limites, le copier / coller aussi. Mais ça détend parfois je le reconnais. J’ai en mémoire de beaux spectacles que je revois avec un plaisir béat quand mon besoin de relâchement me tance, que je dois me donner une pause.

Que reste-t-il alors ?

Pas grand-chose car les bons sentiments pour tous, le manichéisme à quatre sous tout comme la surenchère d’effets spéciaux, finissent par nous asservir si nous n’y prenons garde, si nous nous en contentons. A-t-on besoin de s’abêtir ? Oui mais pas que…

Voir un film un petit peu différent, en dehors du système qui nous écrabouille tandis que nous nous imaginons avoir le choix alors qu’en fait nous voyons toujours les mêmes réalisations ; voir un film un petit peu différent disais-je me fais du bien. Et contrairement aux grosses productions sitôt vues sitôt oubliées, ça ne se consomme pas ça se regarde. On en parle, on en discute tout simplement. Bref, d’une certaine manière, on participe. Autant il est difficile de faire le con avec Batman sans un Q.I. de moineau, autant il est facile de se retrouver dans une histoire simple qui n’est à la fois ni tout à fait la même ni tout à fait une autre mais dans laquelle nous nous retrouvons avec des personnages qui nous ressemblent.

Et des « petits » films qui me parlent, y’en a des tonnes. Je loue les producteurs qui donnent encore vie à des œuvres de réalisateur. Des films qui racontent une histoire simple avec nos alter egos et nos voisins qui vivent des choses bien plus fortes que Spiderman (et en plus ça ne salope pas les murs de bave). Des films esthétiques avec des images vraies sans les artifices de studios qui déshumanisent tout en rendant virtuelle la moindre cacahuète. Des films qui parlent, qui mettent des mots intelligents dans la bouche des acteurs, qui expriment des idées qui interpellent. Des « petits » qui vont nous grandir un peu, nous faire passer la vie sans pour autant la figer.

J’ai vu récemment l’Isola. À ne pas confondre avec Isola (film de Fabianny Deschamps de 2016) à voir tant que vous y êtes. Ce n’est pas mal aussi.

L’isola est un film de Costanza Quadriglio de 2003. Je ne raconte pas l’histoire parce que moi qui vous parle, je n’aime pas trop qu’on me dise avant. Et puis certains me font confiance sans pour autant me menacer ensuite. Si malgré tout vous souhaitez un résumé Allo Ciné est votre ami.

L’isola se passe sur une île de pierre proche de la Sicile. Une histoire simple et belle, des paysages splendides, des jeunes acteurs remarquables. Le tout bien mélangé. Trop bien !

VOD Capuseen

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