pH concrètement
Pierre Henry, le père de la « musique concrète »
Pierre Henry était-il un compositeur ?
Comment répondre correctement à cette question sans pour autant envoyer aux pelotes (vieille expression du début du siècle dernier) votre interlocuteur ?
En fait, il vaut mieux ne pas répondre.
Je vais plutôt vous causer de l’œuvre singulière de cet homme. Ou devrais-je dire ce magicien du son. À la fois découvreur et archiviste de sonorité, c’est l’homme qui ajuste, puis ajoute. Une mise en avant autant curieuse que surprenante au service d’un phrasé musical singulier.
Oreilles attentives à vous !
L’œuvre de Pierre Henry interpelle. À la fois compositeur de musique concrète, expérimentale, électroacoustique et bruitiste, son travail surprend toujours mais séduit souvent.
« Symphonie pour un homme seul », œuvre de jeunesse, donne et apprend à s’ouvrir. Ouïr un peu autrement, appréhender différemment, c’est après tout un excellent moyen de ne pas sombrer dans la routine, exact contraire de la création.
Sa collaboration avec Maurice Béjart « Messe pour le temps présent » (Co-auteur : Michel colombier) le fait un peu mieux connaître.
Sa vie (1927/2017) est une succession de sons comme l’expression de leur genèse, ses propos étaient suffisamment clairs :
« Les compositeurs travaillent avec des sons à tout faire, l’équivalent des notes de musique. Moi, je n’ai pas de notes. Il me faut des qualités, des rapports, des formes, des actions, des personnages, des matières, des unités, des mouvements… »
Si tu n’as pas compris, écoute !
Certains extraits m’ont projeté dans un film. Comme c’est étrange !
« Variations pour une porte et un soupir » là, tu oublies tes ennuis, les voisins qui ronflent et tous les énervés…