Prédisposition, le devenir poète
La poésie, c’est comme le Taï Chi Chuan et la méditation, ça ne s’apprend pas. On ne devient pas poète, on ne devient pas le geste, on ne devient pas méditant avec des exercices pratiques. L’inné seul prédispose.
Les poètes sont des esprits singuliers qui, en fait, se passent très bien des poèmes puisqu’ils en sont à la fois les graines et les fruits. Ils ont assez de déterminations pour voguer sur leurs propres océans – de verdure d’un champ – de nuages en nage – en vol pas né – en suspens – s’y baigner – s’y renouveler …
Un peu de clémence, Hortense !
Le poète est un créateur virtuel qui nous vient du fond des âges, bien avant l’aréopage des bidouilleurs d’électronique. Le monde ? Il le fait sien. Quels que soient ses talents, les disciplines qu’il maîtrise, son cheminement ; il le fait sien ce monde abstrus.
Bref, il ne suffit pas d’écrire de beaux poèmes pour être poète.
Histoire de ne pas sombrer dans la facilité, les lieux communs et autres pistes savonnées, je pioche de-ci de-là parmi les émissions de France Culture (chicos le potos) quelques références pour m’élever le niveau. Cahin-caha j’y trouve mon avoine, une résonance, un bon son pour revigorer mes capacités à survivre dans mon cloaque ego flatté, parmi ma stupidité crasse. C’est ainsi que je découvre des gens.
À part ça !
Valérie Rouzeau traverse les saisons avec plus d’une vingtaine d’ouvrages
où il est bon de faire une halte, de prendre la pause :
« Miroir dis-moi voir c’est ma tête ?
N’ai-je pas une grimace, une nouvelle ligne aussi à me barrer le front ? »
De sentir venir le souffle :
« Quelque chose est monté de moi sans prévenir
Quelque chose fiche le camp du corps
Et des saisons quelque chose s’évapore »
En attendant, sortez votre carte de crédit et cessez de me dire votre ignorance en poésie alors que sans elle, vous êtes insignifiants.