Souffler un peu ne serait pas superflu
Bien énervé avec une accumulation de petites épines quotidiennes, tu te dis que souffler un peu ne serait pas superflu. Alors, comme pas mal de tes congénères, tu te passes un CD pour te calmer, histoire de ne pas faire craquer la machine. Parfois, heureux hasard, tu deviens « tranquillou », tout tendre, tout doux. Peut-être bien cette voix de cristal qui t’arrache aux pénibles itérations d’une vie de labeur.
Souvent comparée à Joan Baez (ce n’est pas mon avis) Anne Vanderlove a d’abord la voix de la tranquillité, celle qui te mène auprès d’elle sur le chemin caillouteux, fameux raccourci pour accéder à la rivière. Là, le long de la berge, tu fais « sissitte », tu fermes les yeux, t’écoutes les sonorités de ses mots… et tu es bien. Tu te souviens comme c’est le cas quand les textes ne sont pas crétins.
Au printemps peut-être
L’hiver traîne encore ses guenilles Aux déchirures du matin Des brouillards brouillent les chemins Mais le soleil les éparpille Un soleil de miel et d’argent Un soleil de printemps nouveau Fragile et clair comme de l’eau Danse, danse le printemps
Tous les bateaux
C’est dur, tu sais, de vivre à terre Lorsque l’on n’a Pas de racines familières Et que l’on va Entre les choses et les gens, Comme à vau-l’eau, Le cœur tant battu par les vents Qu’il fait de l’eau, Le cœur tant battu par les vents Qu’il fait de l’eau
Barde des temps modernes au regard tendre pour craquer, acéré pour rester éveillé, Anne Vanderlove a su, toute sa carrière se renouveler sans nous mentir. Sa discographie en atteste et il serait stupide de s’en tenir à « Ballade en novembre ».
Merci pour cela.