
Et puis un homme qui …
Dans ce monde où nous croisons sans cesse de plus en plus de gougnafiers, trois jours pour le plaisir de nos sens avec de longs silences reposants à bercer mon cœur de langueurs monotones… Ça ne se refuse pas. S’éloigner de ces incontinences verbales, logorrhées irrépressibles des temps nouveaux, devient indispensable à mon équilibre mental (déjà précaire me souffle-t-on).
Trois jours pour sillonner la campagne, oublier les propos futiles, les commérages, les bavardages météorologiques et jouir enfin sans entrave en profitant de ce que l’humanité fait de mieux quand elle prend la peine de puiser au plus profond de son gisant ; ça ne se refuse pas.

Un dos tres… et je pourrais aller jusqu’à setenta y ocho. J’ai les yeux pour, mais je n’écris qu’un seul article. Une triple halte fera l’affaire.
Mon premier est Alexis Chartraire.
Il a choisi voici quelques années une vie singulière en adéquation avec son désir de créer ; et c’est tant mieux ! Peintre écrivain, son travail un brin éclectique puise ses inspirations au gré de ses passions. Une grande place pour le cheval, Théodore Géricault (qui n’est ni un cheval, ni même une méduse), les icônes et ce qu’elles sous-tendent. J’ai beaucoup apprécié son travail sur les couleurs, les formes qu’elles induisent et ses « Reflets » me plongent au-delà de mes réalités.
Et puis un homme qui s’inspire de Gustave Caillebote ne peut être mauvais même si je n’ai pas de parquets à raboter.
Mon second est Claude David.
Il prête sa voix aux poètes d’hier et d’aujourd’hui et donne ainsi un supplément d’éternité aux voix qui se sont tues. Mais, Claude David est aussi Sculpteur sur bois. Son style épuré plutôt classique est suffisamment évocateur pour donner l’envie de s’y attarder de longues minutes. Le ciseau trace son chemin, sublime le thème de l’artiste (« La femme en Poésie ») et donne à notre regard l’élan, le chemin d’un imaginaire autre, avec cette impression d’arriver quelque part mais sans trop savoir où. Une raison d’être là, ici et ailleurs. Voilà, me direz-vous, d’abstruses raisons ! Alors regarde, regarde beaucoup, attarde-toi…
Et puis un homme qui connaît les plus beaux textes du répertoire ne peut être mauvais !
Mon troisième est Pascal Audin.
Peintre nécessaire et à lui-même et aux autres. Car tout se forme, se déforme, se transforme et prend ainsi un sens onirique dont il est difficile de se passer dans notre monde creux, plat et uniforme. Avec Pascal Audin, tout, je dis bien tout, à une vocation, une raison d’exister. La fin n’a pas de prise pour un artiste de cette envergure, il guérit la morosité d’un coup de pinceau ! L’école où il expose est le lieu parfait pour prendre toute la mesure du savoir exister. Pascal Audin s’extrait du cloaque ordinaire en lui donnant ses lettres de noblesse. Certains nomment cet art ; le disent premier ou brut. Et mon c.., c’est du poulet ?
Et puis un homme qui me fait penser à Jean-Michel Basquiat, Frida Kahlo et au Facteur Cheval, ne peut être mauvais !